This is a man's word
On a coutume de dire lors de la journée de la femme qu'il y a 364 journées de l'homme pour une seule journée de la femme. Sur ce blog c'est un peu l'inverse. Après un an d'existence, il n'y a pas eu la moindre journée de l'homme ! Quel scandale !
Il est donc grand temps de remédier à cette affreuse injustice et c'est pourquoi, moi, le voisin barbu en personne, ai décidé de prendre ma plume.
Car figurez-vous qu'il y a peu, c'était la journée de l'Homme de la maison : mon anniversaire ! Aussi ma petite compagne adorée m'a fabriqué de ses doigts de fée une magnifique… trousse de trompette ! Car si j'ai su la séduire à grand renfort de guitares, mon grand âge m'a mené vers des contrées musicales jazzifiantes et cuivrées. Aussi me suis-je décidé à apprendre la trompette.
Alors une trousse de trompette c'est quoi ? Eh bien c'est l'élément indispensable du père de famille apprenti musicien : la trousse qui permet de regrouper en un seul endroit, et surtout à l'abri de toutes les petites mains, les différents produits (huiles et graisse a pistons et coulisses) et accessoires (embouchures etc…). "Enfin, une trousse, quoi…" me direz vous. Mais non ! j'avais oublié le principal : une trousse à trompette c'est une trousse… avec une trompette dessus !
Allez, je ne vous fais pas attendre davantage, je vous sens déjà baver d'envie, tel mon prof de trompette lors de mon dernier cours :
Alors, petit descriptif technique (sans l'aide de madame) : tissu à gros pois Michaël Miller que j'avais offert à madame pour qu'elle se fasse une blouse qu'elle n'a toujours pas faite. Passepoil bleu canard, Liberty capel moutarde, tissu à petits carreaux d'origine indéterminée et à l'intérieur un coton piqué à pois du meilleur effet ! Et bien sûr une impression de trompette directement sur le tissu avec l'imprimante de l'ordinateur.
Alors elle est pas belle ma trousse ? Non, vous avez raison, elle est pas belle, elle est splendide ! Et les finitions, mesdames et messieurs, on en parle même pas ! Madame trouve que l'entoilage est raté et que ça donne un côté fripé au tissu mais moi j'adore. C'est mon côté bad boy… Et puis ça a quand même demandé pas moins de trois heures de travail alors hein, on va pas se plaindre non plus !
Et de me plaindre, cela ne me vient jamais à l'idée… Car j'ai la chance d'avoir à la maison une experte en tissu qui m'a fait découvrir pour mon plus grand plaisir les noms fantasmagoriques des Liberty qui me font voyager en pays fleuris et qui plus prosaïquement me permettent de me la péter méchamment auprès de ma chef au bureau. Elle a peuplé notre maison de mille (est-ce une formule littéraire ?…) étoffes aux couleurs et aux motifs enchanteurs, elle m'a fait disserter et débattre des soirées entières autour des grands auteurs, les Anna Ka, les France Duvall-Stalla, elle m'a appris comment dompter sa machine à coudre, et enfin elle a fait de moi un homme, un vrai, un de ceux qui ose déclarer, torse bombé, à la face du monde : j'aime le liberty capel, j'aime les passepoils, j'aime la couture et j'aime ma tendre créatrice !
Sur ce, vive le fil, vive le tissu et vive les 364 journées de la femme sur les blogs de couture !
Le voisin barbu
NDLR : contrairement à ce que croit Barbubavard, mon tissu gris à carreaux n'est pas du tout d'origine indéterminée : c'est un ancien tissu de chez Cousette que vous avez déjà vu ici en blanc, et que j'ai teint en même temps que le tissu de cette jupe.