Mon secret garden
Il fait beau, il fait chaud, j'ai un amoureux tout beau, c'est donc l'heure de me vêtir légèrement et d'aller follement gambader dans les champs, cheveux au vent et nez en avant. Pour ce faire, j'ai fébrilement cherché dans tous mes livres et patrons une idée de tunique sublime, jamais vue et qui m'irait comme un gant, et après des heures de réflexion, j'ai décidé que pour transformer mon premier coupon de Liberty en vêtement, la prudence valait largement l'originalité, et j'ai ainsi opté pour une blouse du Pochée n°8, la même que ma toute première (celle que je ne mets jamais) et d'une banalité confondante, je l'admets à regret mais très efficace, comme on a pu le voir maintes fois chez Caro.
La même Caro qui m'a rendue folle de jalousie en cousant pour sa petite une blouse dans un de mes Liberty préférés, le Sarah's secret garden vert. Il m'en fallait une ! Mais voilà, du Liberty, point trop n'en faut, me suis-je dit à part moi, et cette gentille Anne Ka est venue à mon secours avec un voile de coton taupe de toute beauté parfaitement assorti au Liberty. Une petite touche de dentelle, un ruban pour un effet blousant facultatif, et des manches raccourcies et resserrées par de petits plis (comme sur ma vintage blouse).
Vous avez vu comme j'ai pris la pause lors de notre promenade du samedi après-midi ? Mon barbu a pris son rôle très au sérieux et les promeneurs ont dû trouver que je faisais un drôle de top model...
Pour en revenir à la blouse, quelques précisions : j'ai enlevé toutes les marges de couture et j'ai réduit un peu la largeur (ce qui me la rend un peu étroite devant quand j'écarte les bras, surtout avec les manches resserrées) mais j'ai oublié d'enlever de l'ampleur devant. Je l'aurais bien voulue moins large. Sinon j'ai coupé le dos trop court mais après un rajout minutieux, je crois que ça ne se voit pas. Pour le col, j'ai surpiqué tout le tour et cousu la dentelle en la tirant bien sur la surpiqûre (j'ai essayé de la mettre dans l'autre sens, mais malheureusement ça gondolait trop). Et en bas pour faire passer le ruban, j'ai cousu un biais vert (pile de la même couleur !).
Et comme je trouvais qu'il manquait un petit quelque chose, j'ai ajouté une petite fleur vite faite avec un reste de la dentelle (simples boucles cousues ensemble) et un vieux bouton trouvé par terre qui, mis à l'envers pour cacher les inscritions moches, collait parfaitement. Je l'ai simplement attachée avec une minuscule épingle à nourrice.
En conclusion de ce message judicieusement nommé, voici pour remercier Marion et Caro qui m'ont si gentiment citée lors d'un petit jeu, je vous livre à mon tour 7 révélations sur moi-même, en toute humilité, hein...
1) Quand j'étais adolescente, j'étais fan d'Oasis et de Julien Green (un écrivain français du 20e siècle, assez tourmenté, ami de Gide entre autres), dont j'achetais les premières éditions chez Gibert ou chez les bouquinistes. Je crois que ma grand-mère ne s'est jamais remise de cette apparente contradiction.
2) Toujours adolescente, mais avant, j'ai porté des lunettes roses, un corset plâtré puis un corset en plexidur, et des bagues. Et je m'habillais comme un pied. Une vraie Lolita.
3) Mon père s'appelait André-Hubert Machinchose de Machintruc, et était un peu le vilain petit canard de sa famille : pas mondain, pas intéressé par le luxe et l'argent, intellectuel et sombre, silencieux, tourmenté et rêveur. Même si j'ai un prénom pas trop prout-prout et une allure pas très aristocratique, ce nom de famille n'a pas toujours été évident à porter. En primaire, un maître remplaçant m'a quand même demandé si j'habitais dans un château.
4) Je suis bordélique mais je déteste le désordre et j'adore ranger (surtout les grands rangements, quand on sort tout des placards et que c'est le bordel intersidéral pendant quelques heures, pour tout bien remettre ensuite dans des petites boîtes et des petites cases).
5) Après ma maîtrise de lettres, j'ai passé un an en Angleterre en tant qu'assistante de français dans un établissement privé. Mes élèves étaient des garçons en uniforme, mes collègues étaient en tailleur ou costume, et je portais des pantalons pattes d'éph violets, des Docs rouges et des foulards dans les cheveux. (Et le prof de dessin à l'accent des Cornouailles qui ne portait pas de costard était tout à fait charmant - mais un peu con en fin de compte).
6) J'adooore danser et je ne me sens jamais aussi bien que sur une piste de danse, quand j'arrive à me laisser aller et que la musique est bonne. D'ailleurs j'ai appris la salsa en Angleterre, une musique que je n'aime pas tellement à la base, mais qui me fait désormais remuer les gambettes et le popotin dès que j'en ouïs quelques mesures. Hélas pour moi, mon joli barbu chante et joue de tout un tas d'instruments, compose les plus belles mélodies, mais n'aime pas danser. Sauf pour notre mariage où nous avons sauté et tourné comme deux gamins pendant des heures, et quand il s'est mis en tête d'apprendre à faire le moon walk à la mort de Michael Jackson.
7) Quand j'étais petite, je voulais être écrivain. J'écrivais des histoires généralement peuplées de petites souris que je dessinais soigneusement, mais je ne les finissais jamais, car je pratiquais déjà l'art de la procrastination. Plus tard, j'ai beaucoup écrit aussi, mais j'ai pratiquement arrêté quand je suis tombée amoureuse de mon barbu. Il faut croire qu'une fois heureuse, je n'avais plus grand-chose à raconter - et ça me manque un peu. Mon goût du dessin s'est un peu affadi avec le temps, probablement par manque d'idées et de technique, mais au lycée je griffonnais toute la journée des visages sombres de femmes aux yeux vides et le soir je dessinais des petites tortues comiques sur des petits papiers que je glissais le soir à ma mère (qui m'appelait "la Tortue Ninja" quand j'avais mon plâtre ou mon corset) pour la faire rire ou sourire.
Et voilà ! Ca n'a pas été facile mais je suis devenue bavarde en fin de compte... Merci les filles ! Et à mon tour de nommer des blogueuses dont j'aime l'univers, la personnalité et que j'aimerais connaître un peu plus (et qui n'ont pas encore joué à ce petit jeu...) :
- Laudette dont j'envie la plume si caustique et les aventures couturières ou culinaires
- Naathli qui se fait rare malheureusement mais revient chaque fois pour de belles créations soignées
- Mélanie qui a toujours de belles idées et m'épate régulièrement
- Pegpunto qui nous ment effrontément quand elle dit qu'elle a deux mains gauches...
Je pourrais en citer d'autres, mais il est déjà 23h et je devrais être au lit depuis longtemps, surtout que demain je ne pourrai pas faire la sieste, ah malheur... Bonne nuit à toutes !